Une petite journée de travail

Ce matin Anthigel avait l’esprit un peu embrouillé et la langue pâteuse. Décidément les matins étaient difficiles dans cette nouvelle communauté…

Le plus pénible était le sourire moqueur qu’affichait Black chaque fois qu’il la regardait en tapant avec un sadisme incroyable avec son marteau. Anthigel tenait les planches que celui-ci clouait sur les murs des bâtiments à réparer. Ce matin lorsqu’il avait annoncé qu’ils n’allaient pas tailler de planches, Anthigel en avait presque applaudit de joie, à l’idée d’échapper au bruit de la scie circulaire, mais avait vite déchanté lorsqu’il s’était mis à taper comme un forcené sur ces pauvres clous qui ne lui avaient rien fait. Dés les premiers coups, Anthigel avait eu l’impression qu’il tapait directement sur sa tête… Depuis, elle subissait les coups avec résignation…

Heureusement, les dieux lui virent en aide juste avant la pause. Alors que Black avait pris le plus gros marteau, Sponge passa devant le chantier et fit un petit signe de la main. Au milieu des premiers coups donnait par un Black tout fier, retentit un hurlement… Tout en faisant le beau, Black ne regardait pas vraiment ce qu’il faisait et venait de s’écraser d’un grand coup de marteau le pouce et le majeur… Anthigel partit attraper le seau d’eau froide qui leur servait à se laver les mains et le tendit au maladroit qui entonnait une curieuse danse de sioux en se tenant la main et en proférant des qualificatifs assez originaux. Black y plongea sa main avec soulagement.

Anthigel se garda bien de dire quelque chose, mais un petit sourire moqueur pointait aux coins de ses lèvres. Black décida que ça suffisait pour aujourd’hui et se dirigea vers l’infirmerie.


Anthigel (compétence: 4.6)6.9
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Anthigel ramassa les outils en souriant le moqueur n'avait plus l'air d'avoir envie de rire... Tout compte fait heureusement qu'ils n'avaient pas utilisé la scie électrique...

Ce matin Anthigel arriva tranquillement sur le chantier. Il fallait finir de réparer les bâtiments, Black avec sa jolie poupée au bout des doigts préférait s’occuper de la peinture tranquillement. Il ne restait plus qu’à la jeune femme à se trouver un travail à faire seule. Elle avait le choix entre le puit à renforcer, ou remettre en état l’enclos. Pour l’enclos, il fallait être deux pour planter les piquets, donc elle se dirigea vers le puit.

Le puit était en fait un grand trou dans le sol, il était temps de l’entourer d’un petit muret pour éviter que quelqu’un ne tombe dedans et surtout que les bords du trou ne s’effondrent en bouchant tout. Anthigel passa toute la journée a assembler des pierres et une espèce de torchis. Depuis ce matin, elle choisissait des pierres de bonne taille, délaissant les grosses un peu trop lourde à son goût, mais à force, le choix s’amenuisait. En fait, Anthigel aurait peut être dut demander de l’aide à Black, car tout à coup, la grosse pierre qu’elle portait glissa entre ses mains et tomba de tout son poids… Sur le petit doigt de son pied droit !!!

« Ouuuuaaaaaahhhh ! Putain de bordel de @@*@@*@@ ! Nom de nom de nom de @*@*@** d’e@@***@ !!!»

Ce coup ci ce fut le tour d’Anthigel de danser sur place en se tenant le pied droit, lançant des noms d’oiseaux.

Danser sur un pied en tenant l’autre n’est pas un exercice très évident et l’inévitable arriva, elle glissa et se retrouva assise en plein milieu du reste de torchis. N’écoutant que la douleur, se fichant comme de sa première chemise du bain de boue, elle ôta sa chaussure. Vu la grosseur et la couleur que prenaient ses phalanges, elle se décida de demander de l’aide au Toubib.

Le puit attendrait bien demain, pour être finit.
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Anthigel (compétence: 4.7)7.05
Black Angel (compétence: 5.6)8.4
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Athanadoc était tranquillement dans l'infirmerie en train de remettre un peu d'ordre lorsqu'il entendit un hurlement venant du puit.

Il posa alors son stock de compresses sur le chariot, et se dirigea rapidement vers la porte pour voir ce qu'il en était.
Une fois dehors, il vit Anthigel en train de sautiller sur un pied en proférant quelques injures bien senties.

Il s'avancea rapidement vers elle. Elle venait d'enlever sa chaussure, laissant apparaitre un joli hématome au niveau des métatarsiens.

"Ben dites... Vous vous en donnez à coeur joie, les bricoleurs, en ce moment ! D'abord Black et son doigt, maintenant vous et votre pied...

Allez, vous inquiétez pas : on va regarder ça...
Vous arrivez à marcher ?"

La jeune femme boita jusqu'à l'infirmerie, soutenu par le toubib.
Elle s'allongea sur le brancard. Lui regarda son pied droit.
Son 5e métartasien avait vraiment mauvaise mine, hésitant entre le rouge et le bleuté.

Il désinfecta ses mains, et commença son examen...
Le rictus douloureux de la Demoiselle à la palpation et à la mobilisation confirma le diagnostic d'entorse.

"Bah, vous en faites pas : c'est pas grand-chose... je vais vous donner du gel à appliquer et vous mettre une attelle. Ca devrait aller mieux..."

Anthigel avait l’impression que son pied avait triplé de volume, pour faire un mal comme ça, il fallait bien qu’il soit plus gros que la normal. Une fois à moitié allongé sur le lit de l’infirmerie, elle regarda pendant que le toubib se nettoyait les mains. Pourtant elle avait bien tous ses doigts, même si les deux derniers avaient une sale tête, ils étaient bien là, et son pied n’était pas aussi gros qu’elle le pensait. Pour faire un mal pareil, il devait y avoir à l’intérieur un truc pas normal.
Lorsque le toubib appuya dessus, elle se retint de crier, mais lorsqu’il lui prit l’idée stupide de relever les doigts tuméfiés, elle ne put retenir un cri.

« Aieee !!! Ca fait mal ça !!! »

Quelques larmes s’écoulèrent toute seules le long de ses joues. Le toubib lui paraissait confiant et aussi tranquille que d’habitude.
« "Bah, vous en faites pas : c'est pas grand-chose... je vais vous donner du gel à appliquer et vous mettre une attelle. Ca devrait aller mieux..." »
Tout en farfouillant dans son armoire.

Anthigel essaya d’essuyer avec son bras ces satanées larmes qui coulaient malgré elle. Elle avait pourtant essuyé d’autres coups durs, ce n’était quand même pas ce petit caillou qui allait la déstabiliser. D’autant plus qu’il y avait une chose qui la tourmentait, et après tout autant demander au toubib, il en savait beaucoup plus qu’elle là-dessus.

« Je vais peut être vous dire une bêtise, mais au niveau du cœur, ça ne risque rien ? Parce que j’ai l’impression qu’il est descendu dans mon pied et je le sens battre dedans. Vous croyez qu’il est descendu sous le choc ? »

Athanadoc prit dans son armoire un petit tube. Il se retourna, il vit de frèles larmes se perdrent sur les joues de la Demoiselle, ce qui le toucha un petit peu.

Lorsqu'il entendit sa question, il ne put retenir un petit sourire.

"Vous ne vous en faites pas pour votre coeur
Il est resté là où il doit être, dans votre poitrine.

Non, ce que vous sentez, ce sont ce qu'on appelle des agacements. Vous sentez juste vos artères battre au rythme de votre coeur, ce qui intensifie votre douleur, voilà tout.

Va, votre coeur est bien accroché, je vous assure "

Il ouvra le tube et en versa une dose sur le bout de ses doigts.
Puis, s'apprcha de la jeune femme, et commença à masser délicatement son pied droit.

"Vous sentez le froid ?
Ca devrait vous soulager, normalement."

« Oui je sens bien le froid et c’est vrai que je sens moins mes .. Artères comme vous dites. Mais je sens encore… Aie !!! Ca fait mal quand vous appuyez !!! Pff… Mais sinon ça fait du bien quand vous passez autour. »

Anthigel commença a se détendre sous l’effet de la pommade et du savant massage que le toubib était en train de pratiquer. La douleur diminuant, le sourire lui revint.

« Oui, là ça va mieux, la douleur diminue. C’est beaucoup mieux. Vous êtes quand même doué comme toubib, je suis impressionnée ! On vous sent beaucoup plus dans votre élément que sur un cheval ! »

Anthigel reprenait tous ses moyens, et n’avait put résister à taquiner le gentil toubib.

« Ca va beaucoup mieux en fait, Vous croyez que je peux marcher ?»

Tout en posant la question, Anthigel voulut se lever, mais lorsqu’elle posa le pied par terre, et s’appuya dessus, elle étouffa un petit cri et retomba assise sur la couchette.

Athanadoc était en train de se rincer les mains, lorsqu'Anthigel essaya de descendre de la table.

Il se retourna rapidement :

"Nooonn ! Pas encor.....

- Aïe !!!"


Sous le coup de la douleur, Anthigel se courba vers l'arrière et se retrouva allonger sur la couchette...

"Décidément, vous êtes si impatiente de me quitter ?
Le gel vous a calmé, mais je n'ai pas encore posé l'attelle... Vous devrez donc attendre encore un peu avant de faire des folies de votre corps...

Normalement, dès que je vous l'aurais mise, vous devriez pouvoir marcher sans trop de mal."

Athanadoc s'approcha d'une commode, et sortit d'un tiroir deux tiges de bois, une bande et du coton. Puis revint s'asseoir devant la table d'examen.

Alors, il posa doucement ses 2 mains sur le pied de la demoiselle, et commença à délicatement le masser, comme pour atténuer la douleur survenue lors de l'orthostatisme impromptu.

Puis, il mobilisa les 2 derniers doigts douloureux, et les enroula d'une couche de coton avec soin. Puis, il les emprisonna entre les 2 baguettes, qui furent liées par la bande adhésive.

"Voilà qui devrait faire l'affaire. Ca risque d'un peu vous géner au début, mais dans moins de 2 lunes, vous pourrez galoper comme avant.

Essayez de limiter votre activité et votre périmètre de marche...
Je ne sais pas, moi...

En clouant des choses, ou en sciant.

Ou en dinant avec moi ce soir...

Enfin, c'est vous qui voyez !"

Athanadoc se recula doucement avec son tabouret à roulette, attendant la réaction de sa patiente...

Anthigel fut toute étonnée par la douceur et le savoir faire du toubib. Non seulement, la douleur disparaissait, mais le massage était presque divin, elle poussa un soupir et se laissa aller en arrière. Lorsqu’il lui demanda de dîner avec lui, Anthigel éclata de rire.

« C’est parce que je me suis fait mal que vous m’invitez à souper ?
C’est gentil quand même, c’est vrai que je n’ai pas tellement envie d’aller courir à la cantine, mais il vaut peut être mieux que je me force à marcher pour m’habituer à votre bandage, non En plus je ne sais pas si je vais arriver à monter votre escalier… A moins que je monte sur les fesses en reculant…»

Anthigel se leva de la couchette, posa le pied par terre et se leva doucement tout en se tenant au mur adjacent. Puis reprenant de l’assurance fit un pas puis un autre.

« Ahh ! C’est vrai que c’est mieux avec votre truc ! Je ne sens presque rien. C’est sur que je ne court pas encore mais… Ahhh !!! »

Anthigel, encore un peu gênée par la grosse attelle venait de s’entraver dans le pied de la table et perdit l’équilibre, finissant dans les bras du toubib qui lui évita de s’étaler par terre. Reprenant ses appuis, et s’excusa confusément.

« Excusez moi ! Je suis désolée, Hé Ben ! Heureusement que vous étiez encore là !!! »

Athanadoc serra fortement la jeune femme dans ses bras, puis la remit sur pied.

"Ola ! Faites quand même attention de ne pas mettre mon travail à mal en vous cassant l'autre jambe !
C'est pas que vous avoir dans mes bras soit désagréable, mais...

Allez, c'est une question d'habitude : c'est vrai que c'est un peu embétant au début, cette attelle, mais vous vous y ferez vite...

Faites le tour de la pièce pour voir ?"

Anthigel s'exécuta. Peu à peu, sa démarche devenait confiante et semblait moins douloureuse, ce qui rassura le Toubib. Faut dire que la traumato a jamais vraiment été sa spécialité : trop d'os, de muscles, de ligaments ; un enfer pour la mémoire, genre à donner des mots de tête.
Mais bon, il n'avait visiblement pas trop perdu la technique de l'attelle, ce qui faisait plaisir.

Lorsqu'elle eut fini son tour de marche, elle revint vers lui. Il récupéra sur la table le tube de gel et lui donna.

"Bon, ça, c'est à mettre lorsque la douleur revient : vous enlevez les bandages, et vous massez votre pied pour vous soulager. Vous avez vu comment était faite l'attelle : vous pourrez donc la remettre sans mal si vous la quittez. En cas de problème, revenez-me voir..." dit-il en notant les différentes instructions sur un bout de papier.

Puis, il releva les yeux, et sourit timidement :

"Et pour notre diner, vous ne m'avez pas répondu... C'est Oui ? "

Anthigel fit bien attention aux explications d’Athanadoc.

« Ben pour le dîner c’est si vous voulez, il vaut peut être mieux que je reste là, plutôt que me vautrer par terre en allant à la cantine. Vue comme je suis douée ce soir.

Mais ça ne va pas vous déranger ? Vous en avez tellement déjà fait pour moi que je ne voudrai pas en plus vous importuner avec mes problèmes ! »

Elle s’avança vers l’escalier.

«Il vaut mieux que je vous laisse monter en premier, vue que je vais me monter assise et que je suis en robe… Ca vous laissera le temps de nous préparer l’apéritif en plus. Je crois qu’un bon remontant me fera du bien. »

Athanadoc fut un peu troublé par la réponse de la Demoiselle.
Quelquechose le désappointait, ce qui le poussa à la retenir doucement par l'épaule.

"Euuuuuh, Mademoiselle, je voulais juste vous préciser un point...

Ma proposition ne rentre pas dans le cadre de.... comment dire.... mes prescriptions et conseils médicaux.
Vous êtes très capable de marcher jusqu'à la cantine sans problème.

Disons que si je vous invite à diner, c'est juste parce que j'ai.... enfin, parce que ça me ferait plaisir de passer un peu de cette soirée en votre compagnie, voilà...

Rien de médical donc, ce qui veut dire que vous pouvez tout à fait refuser sans que je me fache et que je considère ça comme un refus de soin... "

« Ah bon ! Vous ne serez pas fâché si je m’en vais ? Et que je refuse de dîner avec vous ??? Donc ça ne vous fera pas tant de plaisir que ça alors !

Je suis un peu déçue quand même, je trouvais ça sympa moi aussi que nous soupions ensemble… Et si c’est moi qui vous aviez invité, je pense que je serais désappointée que vous refusiez…

Mais c’est vrai que je suis un peu folle sur les bords, alors ça ne compte pas ! »

Devant Athanadoc plus rouge qu’une tomate, elle s’écarta et montrant l’escalier :

« Bon qu’est ce qu’on fait ? On monte ou vous allez me laissez me couvrir de honte en me traînant dans ce maudit escalier devant vous ? D’autant plus que j’ai de plus en plus faim et soif ! Au lieu de radoter des bêtises, vous devriez déjà être en train de mijoter un petit plat dont vous avez le secret, pendant que je vais me dépatouiller avec ma robe. Qu’elle idée idiote, j’ai eu aussi de mettre une robe si étroite.»

"Disons que si vraiment vous aviez refusé, je n'aurais pas été faché, seulement déçu...

Je ne me fache que lorsqu'on ne respecte pas mes indications médicales ou qu'on me titillle sur des faits douloureux... pas si on décline une de mes invitations...

Je suis sur que vous auriez rêvé que je vous fasse un gros caprice en vous implorant de rester... "


Athanadoc sourit, et alluma sa pipe

"Quant à l'escalier, mon attelle doit quand même vous permettre de le gravir normalement, non ?
Sauf si votre jolie robe vous gène... D'ailleurs, cela ne vous dérange pas pour bricoler ? en plus, vous risquez de l'abimer, non ?

Vous voulez peut-etre rendre Sponge jalouse... Je comprends maintenant pourquoi Black est venu la dernière fois avec 2 doigts complètement écrasés "

Sur ce bon mot, il s'engagea dans la montée d'escalier d'un air tranquille.

"Je vais préparer l'apéritif... Vous désirez un Sunrise, ou vous vous sentez aventureuse ?"

Lorsque Athanadoc se mit à faire le matcho, Anthigel fut stupéfaite. Mais quand il fit allusion à sa robe, à Sponge et à Black, son sang ne fit qu’un tour, elle faillit prendre la porte dans l’autre sens, mais la faim la tenaillait. Elle regarda autour d’elle, attrapa une espèce de petit bassin en émail qui traînait sur une table et le jeta à la tête de l’arrogant qui montait l’escalier sur de lui.

« Voilà pour ma robe et vos allusions idiotes !!! C’est dommage qu’il soit aussi vide que votre tête d’ailleurs !!! »

Anthigel s’assit sur les premières marches et commença à monter en reculant.

« Enfin sachez que si je ne m’appuie pas sur mon pied pour monter c’est que ça me fait mal quand je prend appuie dessus. Quand à l’apéritif, pour supporter votre humour, en espérant pour vous que c’était de l’humour… Il va me falloir quelque chose de plus corsé que le Sunrise, j’en ais bien peur ! »

Anthigel continua à monter l’escalier de façon si peu orthodoxe en grommelant.

« Je t’en foutrais moi des caprices… Ne manque pas d’air celui là encore… »

Lorsqu'il entendit une sorte de sifflement métallique, il eut juste le temps de baisser sa tête pour éviter le haricot en inox lancé vers sa nuque. Celui-ci tapa contre le mur, raisonnant tant qu'il pouvait. Il baissa rapidement sa main et l'attrapa avant qu'il dévale les marches...

"Attention ! Vous auriez pu blesser quelqu'un, quand même... Et puis, le toubib assomé, ça aurait été embétant : on aurait du aller réveiller Socrate pour me soigner, et le temps qu'il se décrasse, je serai mort une bonne dizaine de fois..."

Il descendit alors les marches, pour reposer le bassinet à la place qui lui était réservé.


"héhé, faut pas vous énerver comme ça, enfin !
Regardez-moi : vous passez tout votre temps à me taquiner sans que je dise mot, et lorsque j'ai le malheur de vous renvoyer la manivelle, vous partez au quart de tour !

Vous savez bien que je vous titille, enfin... Je vous invite pas pour vous dire des méchancetés, au contraire

Je sais très bien que vous mettez pas cette robe dans le but de provoquer des accidents du travail, sinon là oui, je serai faché (peut-etre un peu par jalousie, d'ailleurs). Elle est splendide d'ailleurs, et me pousse même à me demander si je ne vais pas devoir monter me changer pour me rendre plus présentable..."

Athanadoc s'approcha doucement de la jeune femme, dont la chevelure refletait d'étranges reflets roux. Il lui prit doucement le bras, et le serra prudemment.

"Laissez-moi vous aider à monter ces escaliers... Si vraiment votre pied vous fait encore mal malgré mes soins, je dois bien avoir une béquille dans mes placards.

Allez, je vous en prie, tenez-vous à moi, et passons une bonne soirée..."

Devant la logique de ces réflexions, Anthigel laissa pointer un petit sourire. Et prit même un malin plaisir à s’appuyer de tout son poids sur l’épaule réconfortante, comme pour lui faire payer sa plaisanterie. Une fois en haut, elle susurra doucement à l’oreille de son chevalier servant.

« Vous faîtes trés bien office de béquille, merci ! Mais que moi que je vous fasse râler, c’est normal ! Mais l’inverse non ! »

Puis lui tira une petite langue narquoise et partit s’asseoir au comptoir, avec un sourire en coin.

Athanadoc se plaça derrière son comptoir, et commença à briquer le zinc avec énergie.

"Et l'inverse non ? Tiens donc, vous qui tenez tant à l'égalité entre les sexes, voilà qui est étonnant ! "

Une fois le comptoir brillant et essuyé par un coup de torchon expert, il posa dessus 2 assiettes accompagnées de couverts et de verres, pour l'instant vide.

Puis il récupéra son shaker, le remplit avec habitude, le secoua énergiquement et versa le contenu dans un joli verre haut.

"Je sais que vous adorez ça : voilà pour vous ! J'ai un peu modifié la recette, les épices notamment... Vous me donnerez votre avis
Sur ce, je vous abandonne juste un instant, le temps de passer une chemise propre et de trouver quelquechose pour vous nourir...

A tout de suite, Mademoiselle..."

« Oui ! Oui ! C’est bien comme ça l’égalité des sexes ! C’est que nous aussi nous puissions faire ce qui nous arrange, quand ça nous arrange. Tout comme vous les hommes ! »

Toute contente de sa répartie, Anthigel attrapa son verre et le tendit vers l’homme qui vaincu par la vérité pure partit se réfugier dans la petite cuisine, avant de déguster son verre à petites gorgées.

Le mélange était meilleur plus épicé, moins sucré que le Sunrise de l’autre soir. Idéal pour remonter le moral après les affres de la journée. Savourant doucement son verre, la jeune femme descendit du tabouret et clopina jusqu’à la fenêtre. Observant les alentours, elle aperçut Meltorn et Sponge d’un coté et Black de l’autre. Aussitôt, elle voulut ouvrir la fenêtre mais celle-ci était bloquée, elle frappa alors au carreau et cria plusieurs fois :

« Oh he! Oh he! Sponge! Meltorn! Black ! Venez boire un coup ! »


Ils tournèrent au coin du bâtiment, mais elle ne savait pas si ils l’avaient entendu. Elle tapa rageusement sur la fenêtre en se promettant de réparer la fermeture dés que possible.

Athanadoc s'éloigna, un petut sourire aux lèvres. Il n'avait pas préféré répondre à la répartie d'Anthigel... Cela ne faisait que peu de temps qu'elle était avec eux, mais il commençait déjà à entrevoir sa manière de pensée. Il la sentait derrière lui, toute contente... Bah, ça lui fait plaisir, alors.

Une fois dans la petite cuisine, il commença à fouiller, à la rechercher d'éléments comestibles. Il sortit une casserole. A l'intérieur semblait dormir de la viande en sauce accompagnée de divers légumes et féculents (genre blanquette, quoi) : tout ça n'avait pas l'air mal. Faut dire que ces bons petits plats étaient fait par Meltorn, qui, malgré son jeune age et son apparence fragile, savait sacrément bien se démener avec toute la batterie de cuisine.

Il la posa sur le gazinière et craqua une allumette.

A ce moment-là, il entendit un grand bruit dans la salle accompagné d'un cri rauque. Il accourut.

C'est alors qu'il vit la Demoiselle tambouriner de toute ses forces contre la fenètre en hurlant aux autres de les rejoindre. Il s'approcha rapidement...

"Non mais doucement !!!! Hé ! doucement !!!
Vous etes en train de la cintrer !!!"

Anthigel arréta et se tourna vers lui

"Regardez ça ! Y'a un jeu d'au moins 2 centimètres entre la fenètre et le cadre, maintenant !!! Avec l'air qui passe et l'hiver qui arrive ! "

Athanadoc la fixa, un peu désemparé.

"Je sais qu'elle s'ouvre pas facilement, mais bon... comment je vais faire, moi ? "

Anthigel se sentait frustrée de ne pas pouvoir courir pour appeler ses nouveaux amis. Aussi quand Athanadoc vint l’engueuler pour sa fenêtre, elle faillit bien l’envoyer sur les roses. Mais après ce qu’il avait fait pour elle, ça aurait été plutôt de mauvais goût.

« Mais non ce n’est rien ! Votre fenêtre n’est pas cassée !
Ce nesont pas les petits coups que j’ai donné qui l’ont mit dans cet état. De toutes façons, je viendrai demain pour réparer le système d’ouverture alors je vous la remettrais en état entièrement. De plus, le jeu sur le coté n’est pas grave, passez moi le gros couteau qui est sur le comptoir. Vous allez voir. »

Anthigel attrapa le couteau que lui passait Athanadoc, le passa sous l’interstice inférieur de la fenêtre à hauteur des charnières et souleva celle-ci qui reprit aussitôt sa place.

"Vous êtes peut être doué en médecine, mais moi c'est le bricolage !"


Crac !

Le couteau venait de se casser en deux… Un peu surprise Anthigel fit comme si tout était normal, et le rendit au toubib avant de repartir au comptoir en boitillant. L'air de rien.

« Voilà, elle est en place votre fenêtre ! Il n’y a plus d’air qui passe ! Vous êtes rassuré ? »

Black était passé à coté du bar d'Athana et avez vu de la lumière. Le doc avez enfin invité sa demoiselle à prendre un verre et surement un bon repas comme il savait en faire de temps en temps, pour les grandes occasions.

Et c'est une grande occasion, pensa t il avec un grand sourire

Alors qu'il marchait tranquilement avec Sponge et se dirigeait vers un des cartons, il entendit un cri, il ne savait pas s'ils se battaient dans l'auberge ou qu'on les appelait. Dans le doute abstient toi, lui avait on toujours dit. Tant pis, il repasserait plus tard dans la soirée voir si la charmante demoiselle n'avait pas trop épuisé le doc.

Athanadoc regarda avec étonnement la manoeuvre de la demoiselle, qui taquinait la fenètre avec un vieux couteau en inox. Lorsque celui-ci céda, il l'a vit retourner innocemment en direction du bar.

La lame restait coincé dans l'interstice, bloquant de ce fait le courant d'air hivernal. Pour une experte en bricolage, elle avait une technique bien peu académique, mais qui avait néanmoins le mérite de fonctionner.

Quelque peu circonspect, il retourna la rejoindre.

"Ben écoutez, je vous remercie. C'est original d'utiliser une lame comme isolant, mais rudement ingénieux..."

Il s'assit sur un tabouret face à elle, et récupéra son verre.

"Alors, mes nouveaux épices vous conviennent ? un savant mélange de mangalore, de gingembre et autres petites choses... Ca a le mérite de le rendre un peu moins écoeurant, plus digeste, quoi

Au fait, ça commence à faire quelque temps que vous êtes arrivé chez nous... Alors, vous vous y faites ? "

Anthigel se garda bien de détromper le toubib, en lui expliquant qu’à l’origine le couteau ne devait pas rester dans la fenêtre, après tout l’essentiel était qu’il soit content. Elle attrapa son verre et prit plaisir à le déguster. Le nouveau mélange était un poil plus épicé, mais effectivement moins sucré

« Humm !!! Effectivement, c’est moins sucré, plus épicé. C’est très bon, meilleur même. »

Anthigel ferma un instant les yeux pour mieux savourer le savant mélange. Puis répondit à la question.

« Ici, j’ai un peu l’impression que ça devient aussi un peu chez moi. Tout le monde est gentil, peut être un peu trop discret même. Et puis, il y a beaucoup de travail, à l’origine je pensais me mettre à la cuisine, mais il est vrai que beaucoup de bâtiments sont usés, il va falloir les réparer. »

Anthigel se sentit envahie par une douce chaleur intérieure.

« Ca chauffe votre nouveau mélange. C’est quoi ce truc que vous avez mit dedans ? De la Mangragore ? Et du Gimgimbre ? C’est ça qui me fait un drôle d’effet ? »

Athanadoc esquissa un petit sourire :

"Oui, c'est la mangalore qui réchauffe un peu, héhé !
C'est une préparation à base d'épices et de piment doux : ça donne un petit gout poivré chassé par la douceur du jus de fruit.

Quant au gingembre, c'est connu pour etre un stimulant : ça réveille, quoi !"

Puis il but un peu de son verre, en tirant une légère bouffée.

"En tout cas, je suis très heureux que vous vous sentiez bien parmis nous... C'est vrai que les autres sont parfois très occupés, et donc pas forcément disponible. Je le regrette moi-même un petit peu. Mais je suis sur qu'à la fin de l'hiver, quand les beaux jours reviendront, on pourra faire de jolies fêtes !"

Athanadoc regarda la Demoiselle. Puis, soudain, une odeur de cuisine se mèla à celle du tabac.
Le jeune homme sauta de son tabouret, et en courrant vers la cuisine, jette à Anthigel :

"Argh ! je crois que la blanquette me réclame !!! Je reviens tout de suite ! "