En écoutant la radio, Sylvanus avait virtuellement pris la porte claquée par Nalhyaah sur la tempe gauche. Il avait même titubé plusieurs longues secondes avant de se rendre compte que l'émission était interrompue. La jeune femme en fureur était bien loin.
Il n'avait, certe pas, de douleur au front mais la boule qui lui tordait la gorge était tout aussi douloureuse.
Nalhyaah représentait la joie de vivre de Santa Frost et à cause de son utopisme débridé, elle avait menacé de partir.
Sylvanus se cramponna pour tenir debout sur le pont du Drakkar. Le vent, il avait besoin de vent...
Le regard vers l'horizon, son coeur s'apaisa un peu. Bon sang que faisons-nous? Nous construisons des frontières; voilà le monde que nous choisissons de rebâtir, un monde de frontières, le voilà notre projet. L'Homme n'a-t'il rien compris?
Nous créons des frontières autour de nos communautés, nous créons des frontières dans nos têtes, nous créons des frontières avec notre nature, avec notre spontanéité.
Les doigts de Sylvanus s'enfonçaient dans le bois du bastingage.
Le commerce... Sylvanus aurait voulu dire à Nalhyaah: ce n'est rien, nous avons d'autres choses bien plus belles à construire. Ta musique, c'est une des chose qui me rend fier d'être un humain.
Mais il savait la passion que la jeune femme avait placé dans ses responsabilités diplomatiques, il reniait ce qu'il pensait, ce à quoi il croyait en dénigrant l'oeuvre de son amie.
Si quelqu'un devait partir ce ne serait pas elle