Carnet de notes de FireCred

C'est un petit calepin, à petits carreaux, comme il en existait des millions avant le crash. Sur les fines lignes bleues on reconnait l'écriture minuscule de FireCred, peu esthétique bien que soignée. Il s'appliquait pourtant beaucoup, mais son écriture restait toutefois maladroite; c'est Kalil le Fou qui lui avait appris à écrire...

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Sixième lune du printemps de l'an VII : départ d'Arakeen à destination des ruines de Santa Frost. Navigation maritime azimut plein Est. RAS

Septième lune du printemps de l'an VII : navigation maritime cap Est-Nord-Est. On croise le voilier de Tyrande et Kalhenza.

Huitième lune du printemps de l'an VII : Contacts radio sympathiques avec Eléa qui descend le Tumulte depuis le Campement. Elle va passer par Arakeen. On aperçoit furtivement le catamaran de Fractal Von Redbull.
Arrivée en Terre Promise. On accoste là où se trouvait auparavent l'embarquadère de Santa Frost. Reccueil sur les ruines de Santa Frost et création d'une stelle dédiée au souvenir Frostie.

Première lune de l'été de l'An VIII : départ des Ruines de Santa Frost à destination des ruines de Rome. C'est VeN qui rame, RAS.

Deuxième lune de l'été de l'An VIII : navigation sur le Tumulte, direction Sud-Est - on remonte le courant. RAS

Troisième lune de l'été de l'An VIII : arrivée à Ostia, chaleureux accueil des Campeurs qui y vivent, dont Roupille. VeN débute une formation au combat pour les ostiens, je les regarde faire.

Quatrième lune de l'été de l'An VIII : VeN continue sa formation, je me repose.

Cinquième lune de l'été de l'An VIII : départ d'Ostia. Appel radio à Damiendu54 pour lui proposer de l'aide - pas de réponse.

Sixième lune de l'été de l'An VIII : Contact par radio d'Eth, qui semble égaré dans le désert. on mouille l'ancre près de la rive Nord du Tumulte, à trois lieues du Campement. Je vais envoyer un message aux Campeurs pour les prévenir de notre arrivée.

Septième lune de l'été de l'An VIII : Arrivée dans le port du Campement. Accueil déplorable de la part des Campeurs. Ils s'empressent de nous supplier de rester défendre leur cité en implorant notre pitié et à grand renforts de promesses. C'est incroyable de voir à quel point ils nient leur lâcheté passée en la remettant sur le dos des "anciens cadres". Je fais des réserves, a priori nous ne resterons pas, mais nous allons en discuter avec VeN.

Dernière lune de l'été de l'An VIII : Nous posons nos conditions : nous resterons défendre le Campement en échange d'un voilier et d'un grand sac de voyage. C'est peu demander pour une communauté comme celle-ci, s'ils ne s'y plient pas notre décision est prise : nous quittons cette ville sur-le-champ.

Je vois les véhicules de nos agresseurs arriver au loin sur la route. Ils nous tomberont dessus avant ce soir, c'est sûr.

Ils ont attaqué au crépuscule. Pas de morts dans nos rangs pour le moment.

Nouvelle attaque, juste avant que la nuit ne se fasse totale. Ils usent nos munitions. Je n'en ai plus, je reprend mon bon vieil arc.

Première lune de l'automne de l'An VIII : Ils vont remettre ça à l'aube. La fin est proche, plus le temps de fuir. Tout le monde court de partout, c'est la panique totale. J'ai perdu VeN dans la pagaille, pourvu qu'elle s'en tire.

L'heure approche, ils pénètrent dans la cité. Je fais partie des derniers survivants du mirrador, que nous défendons sans vraiment savoir pourquoi. Ce n'est pas ma guerre, et pourtant je serrais mon arc dans ma main droite, une flèche dans la gauche... La sueur faisait glisser ma peau sur le bois.
C'est à ce moment-là que j'ai reçu la balle. Du gros calibre. Dans mon épaule droite.

Je ne peux plus bander mon arc, alors j'en profite pour écrire ces quelques lignes. J'entend des cris bestiaux sur la mur d'enceinte. Ils sont montés dessus pour nous aligner. On est piégés en haut de ce mirrador. Quel con !
Je ne connais même pas les mecs qui sont à mes côtés. Je ne connais même pas ceux qui nous tirent dessus.
Je n'ai rien à faire ici. Quel con !
Et dans ma bétise sans limite j'ai entrainé mon amour, j'ai mis en péril ma pauvre femme aussi. Non, même pas : on ne s'est jamais mariés.
Merde. !Tant de choses que j'aurais dû faire, que j'aurais dû dire. Mais il n'est plus temps. C'est trop tard. J'ai toujours tout fait trop tard...

VeN elle même est peut-être en train de mourrir dans un autre coin du Campement, ou est déjà morte.
Une larme a goutté à cet endroit de la feuille.

Les balles sifflent tout autours de moi, je ne sais pas par quel miracle je suis encore vivant. Je suis toujours assis sur la plate-forme du mirrador, le dos calé sur la cloison en bois, si fine qu'une flèche la traverserait.

Des traces rouges tâchent ces lignes, étalées par la main de celui qui les a écrites.
Les deux campeurs qui étaient encore vivant là-haut viennnent d'y passer, fauchés par une rafale de mitrailleuse. Le corps de l'un d'entre eux a même basculé dans le vide.

Je vais lester mon carnet comme je pourrai et me lever pour le jeter le plus loin possible, vers la plage où je vois des gens se précipiter pour fuir. Si quelqu'un le trouve, j'aimerai qu'il le fasse ramener à Arakeen, ou qu'il le confie au premier Frostie qu'il verra.
Je n'ai rien à donner en échange, désolé.

Adieu.

[FireCred a été executé par Boris Krackov le 07/05/2006]

A l'écoute du carnet de Firecred, que les gens d'Arakeen lisent devant leur radio, Vimir laisse couler ses larmes. Tout recommence, le désert ne change pas...

La bataille faisait rage, ils avaient déjà repoussé une dizaine d’assaut. Les munitions manquaient mais les défenseurs ne cédaient pas un pouce de terrain.
VeuveNoire et Firecred se déplaçaient constamment pour porter support aux habitants. Peu de paroles échangées entre eux, ils travaillaient de concert. Tout ce temps passé à s’entraîner portait ses fruits. Mais au bout d’un moment elle se rendit compte qu’ils n’étaient plus cote à cote. Dans la fureur du combat ils avaient été séparés et s’étaient perdus de vue. Son objectif changea, il fallait qu’elle le retrouve. Elle retourna aux pirogues, qu’ils avaient dissimulées près des quais ; C’était leur point de repli, mais il n’était pas là non plus. Soudain elle l’aperçut près du mirrador, il semblait mal en point. Elle s’élança vers lui. Son chemin fut barré par un attaquant, elle s’en dégagea rapidement d’un coup de crosse de mousquet, et réalisa qu’il n'aurait pas du être là. Et soudain tout fut clair, quelqu’un avait ouvert les portes de la communauté.
Ils avaient choisit de renoncer à leurs principes par humanité, pour aider ceux qui auparavant leur avait tourné le dos ; pourtant ils avaient été trahis, les assaillants se répandaient à l’intérieur de la communauté. Elle réussit à repousser 2 autres guerriers avant de s’écrouler frappée à la tête. Sa dernière image fut une vision d’horreur : Les derniers défenseur du mirrador étaient tombés sous le nombre, les survivants traînés au bord de celui-ci et achevé sans autre forme de procès. Là parmi eux elle aperçut une silhouette familière, mais déjà ses yeux s’emplissaient de brouillard et son cri mourut sur ses lèvres.
Quand elle revint à elle, il n’y avait plus rien à faire… Le carnage était total, malgré la douleur dans sa tempe elle parvint à se traîner à l’écart, vers les pirogues. Celles-ci n’avaient pas été découvertes lentement elle les écarta du rivage et s’allongea dans l’une d’elles. Doucement elle manoeuvrait les pirogues au milieu des débris qui lui fournissait un camouflage. Enfin elle s’éloigna de ce qui avait été le campement. A bout de force, elle s’étendit au fond de l’embarcation, et là, laissa libre cours à son chagrin.

Non!
Non ! Non ! Noooon !!!

Dans le drakkar,
Chaospher s'effondre, prostré.
Il lève les poings vers le ciel, puis commence à pulvériser ses propres phalanges sur le bois de la proue.

Antocidas avait par hasard capté le message emis depuis le campement par Roupille.Il ne s'en étais guere soucié, les habitants qu campement qui avait préféré laissé détruire Santa-Frost. Il n'avait que ce qu'il méritait.

Il apprit le massacre quelques jours plus tard. Metal Hurlant avait une fois de plus. Sa rancoeur avait beau etre tenace, il éprouvait de la pitié pour les campeurs qui n'avait pas vraiment choisi cette guerre, ceux qui n'y pouvaient rien.

Antocidas écoutait l'un des infames pillards enumérer les noms des victimes, comme une longue et triste litanie. Jusqu'à ce qu'il entende l'inconcevable: Firecred. LE Firecred, celui-là même qui l'avait contacté et accueilli à Santa-Frost, l'homme qui avait tenté avec d'autres de mettre en place la Résistance Frostie. L'homme qui par désespoir ensuite avait la mort dans l'ame décider de laisser à d'autres le soin de maintenir ses idéaux, ayant la charge de s'occuper de sa tendre moitié.

Il se surprit à pleurer. Il avait tant espéré pouvoir feté la fin de Metal Hurlant en buvant l'hydromel avec les autres frosties. Ses compagnons mourraient les uns apres les autres. Fractal était impitoyable avec les hommes de bien. Il alluma son micro pour tenter de dire quelques mots, mais ces derniers s'éteignaient dans sa gorge, étranglés par les sanglots.

- Firecred, nous ne t'oublierons jamais.

Loin, très loin de toute ces turpitudes terrestres, Eowl regardais Firecred arriver près de lui

*voix normale car on parle chez nous entre nous*

Tiens Firecred!

ça faisait une paie!

T'étais pas pressé de me rejoindre remarque et je te comprends!

Ne pleure pas ta Veuve tu finiras par la revoir, va!

Allez assied toi on fait une belote, tu t'y connais bien en cartes toi!

Nan on joue pas au bridge parce que personne veut faire le mort...

Un pastis?