Tristesse de Meltorn

Athadanoc se trouvait dans son bar où il était tranquillement en train de nettoyer des verres, comme à son habitude.
Soudain, Meltorn débarque avec une mine telle qu'elle pourrait faire sursauté un mort. On peu apercevoir qu'elle retient des larmes...

"Athanadoc....je peux te parler...? c'est à propos d'Alexandre....et sert moi aussi un truc...que'quechose de coriace....vraiment coriace...."

Dans un coin sombre de la pièce, FireCred était attablé seul, l'air soucieux, apparemment plongé dans ses pensées...
Il devait avoir sa tête des mauvais jours, car lorsque Meltorn entra dans le bar, le regard noir qui se fixa sur elle la fit frissonner. A moins que ce frisson ne provienne de l'état de détresse dans lequel semblait être plongée la jeune femme.

FireCred se surprit à entendre les quelques mots qu'elle adressa au médecin-tavernier d'une voix entrecoupée de hoquets :
"Athanadoc....je peux te parler...? c'est à propos d'Alexandre....et sert moi aussi un truc...que'quechose de coriace....vraiment coriace...."

Hum ! ça sent le gros chagrin qui se profile, cette histoire... pensa le jeune Frostie.

Athanadoc avait passé la matinée à ranger l'infirmerie : depuis quelques lunes que toute l'équipe travaillait, ils avaient amasser un certain nombre de produits thérapeutiques qui devaient maintenant trouver place dans les armoires de la salle de soin.

Il était maintenant derrière le fameux zinc, à astiquer les verres avec un torchon à la blancheur douteuse. Firecred était assis à l'ancienne place d'Erik, et se perdait dans quelques pensées dérisoires.

Soudain, la porte s'ouvra, et la frêle personne entra, tremblante. Elle jeta un oeil triste à FireCred, et s'approcha du médecin, à qui elle adressa quelques propos hoquetants.

A ses mots, Athanadoc se figea, força son regard et prit un air sérieux. Il la fixa un instant, et descendit de son tabouret :

"Alors lui aussi, il t'a fait des misères, hein ?
T'en fais pas, jeune fille, j'ai ce qu'il te faut : les autres se sont jetés sur le tout-venant, mais il me reste toujours ma cuvée réservée aux moments difficiles, et Dieu sait qu'elle a ramassé dernièrement... "

Il se pencha, et sortit une vieille bouteille à la forme étrange, contenant un liquide vaguement verdatre. Puis en versa dans 3 godets à liqueur, jetant à FireCred une invitation du regard.

"Bon, Meltorn, je t'écoute... et si tu prends envie de boire ce truc, ne réfléchis pas trop, c'est un conseil..."

Meltorn prit le godet et avala la substance verdatre qu'il contenait. Heureusement que Meltorn n'avait guère la tête à penser au gout de ce breuvage, sinon, elle aurait sans doute vomie.

"tu sais...c'est à propos de l'histoire qu'il y a eu entre Alexandre et toi...l'engueulade...."

Athanadoc écoutait avec une grande attention

"Il me disait qu'il ne voulait plus jamais revenir à Arakeen....il m'a demandé de le suivre au Campement..."

On sent que Meltorn tente de retenir ses larmes, mais elle a bien du mal et une parvient à quitté son oeil et coule le long de sa joue

"...mais pourquoi m'a t'il demandé ça....."

Le viking, un peu seul sur l'océan, sortit sa blague à tabac puis une vieille feuille de journal; il se roula une "cigarette" et l'alluma avec le briquet qui lui était cher, celui que Athanadoc lui avait confié en toute amitié, comme un gage de retour, histoire de dire "ne fais pas de betises, prends soin de toi, et reviens nous, meme tardivement, mais reviens nous avec plein de soleil, de richesses et de souvenirs à nous faire partager."
Il tira sur sa cigarette comme un damné (il ne fumait pas souvent). Puis il fouilla dans sa vieille besace usée et en extirpa ses tres tres anciennes et vieilles runes, ces vieux cailloux marqués de signes bizarres....
il les lança devant lui et les pieces se figèrent.
Hum.
Il vit une jeune femme a Arakeen, jeune et belle, dans le désarroi. L'avait-il connue?
Oui, il lui semblait que oui, mais si peu....
Elle était tiraillée et son coeur et son ame hésitaient.

Anthigel pénétra dans le bar lorsque Meltorn se confia au toubib. Bien que ne connaissant la jeune femme depuis peu de temps mais l’idée de la voir partir et en pleur lui fendit le cœur. Elle pris place à coté de l’infortunée, et se sentie impuissante devant le chagrin de celle qu’elle considérait un peu comme une sœur.

« Mais qu’est ce qui t’arrive mon cœur ? C’est ton homme qui te met dans des états pareils ? »

Devant acquiescement de la malheureuse, elle se retint de ne pas exploser. Mais pourquoi les hommes étaient ils si bête pour mettre leur orgueil avant leur cœur !!! Anthigel se sentait révoltée contre l’homme qui demandait à une fille si gentille et si prévenante de choisir entre son amour et son chez elle, sa famille. Mais pourquoi ne sentait il pas qu’elle avait envie d’avoir les deux…

« J’imagine bien le déchirement que tu dois ressentir, ma pauvre. Moi qui ne suit pas là depuis longtemps, ça me ferait flipper de partir d’ici !!! Alors toi j’imagine bien… »

Anthigel passa son bras amicalement sur les épaules de Meltorn comme pour la rassurer et lui apporter son soutient.

« Et toi qu’as-tu vraiment envie de faire ? Toi au fond de toi, les autres on s’en fout ! C’est toi et ce que tu ressent qui compte… »

Meltorn regardait son godet vide, on voyait qu'elle le serrait fort.
On sentait que la jeune femme voulait dire quelque chose, mais que sa gorge était nouée comme elle ne l'a jamais été.

"Il...je...j'ai réfléchis toute la nuit...toute la nuit...j'aime Arakeen mais j'aime Alexandre..."

Elle explose soudain en sanglots, elle n'a plus la force de retenir ses larmes qui désormais coulent à flot

"j'aime Alexandre...mais j'ai décidé de rester avec ceux que je connais le plus...je pensais le connaitre...

Anthigel serra Meltorn contre elle, pour la réconforter. Il n’y avait pas grand-chose à répondre, le chagrin de Meltorn était suffisamment clair. De l’autre main, elle fit signe à Atha. de remplir le verre de la pauvre Meltorn. La pauvre allait avoir besoin de plus d’un verre pour tenir le coup.

« Ne perd pas espoir, tu sais lorsqu’il va repartir, il va peut être se rendre compte que ce qui compte le plus pour lui est resté ici.
Et si tu veux dans quelques temps on pourra essayer de demander à Black de monter une expédition pour le campement. Le fait de te voir venir échanger des trucs chez lui le fera peut être réfléchir. Tiens si tu veux je t’accompagnerai !!! »

Athanadoc releva la tête et poursuivit :

"Ecoute, jeune fille, je ne sais vraiment pas quoi dire... Il est vrai que dans cette histoire, c'est surement toi qui trinque le plus, et ça, c'est malheureux.

Tu as fait le choix de rester ici, ce qui me touche vraiment. Mais comme le dit Anthigel, ce choix n'est pas définitif, les choses peuvent évoluer : le temps peut mettre à jour certains faits nouveaux qui pourront confirmer ou infirmer la situation présente.

Vois comment tout ça évolue, s'il essaie de te recontacter, si tu vois que l'oublier est une chose plus facile que tu pensais ou alors si ça t'est vraiment insupportable... Et là, tu pourras enfin voir si tu as fait la bonne décision...

Allez, je sais que c'est pas facile, et le fait que je te le dise n'arrange rien, mais tu verras, tout passe au bout d'un moment... Et en cas de blues, tu sais où nous trouver !

Allez reprend donc un verre de ma liqueur de génép' première distillation à froid : ça sèche les larmes, hein Jeune Demoiselle !"

Meltorn semble se concentrée pour arrêter de pleurer

"...non ça ne se peut pas...ça ne se peut plus. Je ne le reverrais jamais après ce que nous nous sommes dit...et ce qu'il m'a dit...
il a menacé Arakeen...il parlait de son influence sur les membres du conseil du Campement ou quequ'chose comme ça."

Meltorn reprend un verre de liqueur et le repose comme si de rien n'était

"je ne sais pas quelle influence il a, je sais même pas si il en a une d'ailleur mais j'ai pas envis que cette dispute dégrade les relations avec le Campement..."

On a l'impression qu'une certaine colère à remplacée la tristesse

FireCred, assis à l'ancienne place d'Erik n'avait pas perdu une miette de la conversation, tout en contemplant minutieusement sa table.
Il avait remarqué que le Viking avait fait de nombeuses entailles au couteau sur le bois du plateau, sûrement une à chaque fois qu'il s'y était attablé.

Les dernières paroles de Meltorn l'avaient intrigué plus que le reste.
Des menaces sur Arakeen... Mais où va-t-on ? marmonait-il, non pas dans sa barbe puisqu'il était imberbe mais pour lui-même. Il pète un câble cet Alexandre, va falloir qu'il se calme sérieusement... Menacer la communauté Frostie pour une histoire de coeur ! Enfin, plus de jalousie et d'incompréhension que de coeur, mais bon... On aura tout vu !

Le jeune Frostie s'était levé pour aller chercher le verre que lui avait servi Athanadoc. En arrivant au comptoir il tapota sur l'épaule de Melorn tout en saisissant son gobelet, exprimant ainsi son soutien qu'il ne savait formuler. Il était assez mal à l'aise dans ce genre de situation et ne trouvait pas ses mots.
FireCred esquissa un sourire à l'attention de la jeune femme, un haussement de sourcils pour le médecin et une grimace perplexe à Anthigel, et garda le silence. Il s'accouda au zinc pour écouter la suite de la conversation, et eut le malheur de regarder la consistance de son breuvage.
Beuark ! Y'a des fois où il nous pond des trucs bizarres l'ami Athana, pensa-t-il. Bon, à la guerre comme à la guerre ! Zrazou, tovarichi !!! Et il se l'envoya cul-sec.

Athanadoc sentit une aura rageuse gronder dans la petite personne, qui baissait la tête. Alors, il avança doucement la main vers sa figure, et releva son menton pour la fixer dans les yeux.


"Ecoute, Meltorn : ne te soucie pas de nos relations avec le Campement. Déjà, je ne pense pas qu'Alexandre ait une situation suffisante pour impliquer une once de décision au niveau de leur Conseil.
Et puis, dans des moments pareils, tu dois etre égoïste, et t'occuper de toi.

Cela ne sert à rien de s'énerver pour de petites choses : cela ne fait que ressasser de mauvais souvenirs. Si tu estimes que votre histoire est définitivement terminée, il est temps de l'oublier, de faire ton deuil.

Ce n'est pas chose facile, ça prend du temps, mais je t'assure que ça te passera un jour.

Regarde les gens autour de toi, sans ce bar : nous avons tous perdu, sans exception, des personnes qui nous étaient chères. Soit la mort les a emportés, soit une brouille ou une trahison les ont éloignés. Je peux te dire qu'au début, et les autres ne me contrediront surement pas, ça fait très mal. Mais petit à petit, ça passe, la vie reprend son cours et on se remet, plus ou moins bien, mais on se remet.

Allez, prends ce verre, bois-le, et ça ira..."

Meltorn regarde Athanadoc droit dans les yeux, et écoute attentivement ses dires.

"Désolé, je pense trop aux autres parfois...c'est juste que j'ai pas envie qu'il vous arrive quelque chose par ma faute, je me sentirais trop mal...

Tu as raison Athanadoc, ça va etre dur, très dur, mais je vais essayer de m'en remettre, avec votre aide...."

Meltorn prend le verre et le boit cul sec, puis dit tout bas :

"Oui, je vais m'en remetre, il ne mérite pas que je souffre...il ne le mérite pas...il ne le mérite pas...

On sent qu'elle ne veut pas se laisser faire, une hargne semble la saisir pour lui évitée de sombrer dans une tristesse profonde. Toutes les personnes du bar le remarque et se regarde les une les autres et pensent la même chose : elle s'en remettra...